Réunions virtuelles : attention danger !

Nous échangeons désormais quotidiennement sur Zoom, Teams ou Skype, parfois pendant plusieurs heures par jour. Cela peut être très éprouvant et nuire à la qualité de vie au travail. En effet, les enfilades de rencontres par visioconférence nous prennent une énergie folle. Le phénomène est tel qu’il porte aujourd’hui un nom : « la Zoom Fatigue ». Pourquoi les réunions virtuelles sont-elles si fatigantes ? Que faire pour limiter leurs effets néfastes ? Le point avec Stéphanie Van De Perre, cofondatrice et coach chez Growing Attitude.

Vous vous sentez complètement vidé après une journée de télétravail ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul. Si c’était sympathique de voir ses collègues en visioconférence les premières fois, vous vous rendez compte, après quelques mois de pratique, que vous en ressortez beaucoup plus fatigué que d’une réunion physique. Même si la réunion n’a duré qu’une petite heure, vous n’en pouvez plus : yeux qui piquent, dos raide, maux de tête… C’est ce qu’on appelle la Zoom Fatigue. Malgré le fait que les travailleurs se soient habitués au télétravail, notre corps ne s’habitue pas aux longues réunions digitales. D’après une étude menée fin 2020 à l’Université des Sciences appliquées de Ludwigshafen en Allemagne, plus de 60 % des personnes interrogées déclarent subir cette fameuse « Zoom Fatigue » et 15 % en souffriraient même de façon permanente. Cela a naturellement un impact sur la qualité de vie au travail et les risques psychosociaux.

 

Pourquoi les visioconférences sont-elles si fatigantes ?

 

Parmi les causes principales de fatigue on retrouve :

  • Une charge cognitive plus importante : La charge cognitive d’un appel vidéo est plus importante que celle d’une réunion physique. En effet, lors d’une visioconférence, nous devons focaliser notre attention sur un seul moyen de communication, contrairement à une interaction en face à face. Lors d’une interaction physique, il est courant de suivre la conversation tout en utilisant notre vision périphérique. On regarde notre collègue, par la fenêtre, le PowerPoint projeté à l’écran, etc. Ce n’est malheureusement pas le cas lors de réunions virtuelles où l’on a moins tendance à détacher ses yeux de l’autre, de crainte de paraître désintéressé.

 

  • L’intensité du contact visuel : Lors d’un appel vidéo, tout le monde se regarde dans les yeux, et ce, pendant toute la durée de l’appel. Cela augmente considérablement le nombre et l’intensité des contacts visuels. Plus il y a de personnes dans une réunion, plus on croise de regards différents. Ceci n’est pas naturel, car trop intense et ceci peut être vecteur de stress. Par ailleurs, l’échelle des visages n’est pas naturelle non plus. Les visages sont souvent affichés en grand, et de ce fait, apparaissent trop proches. Cela crée un brouillage cérébral, car, dans la vraie vie, seules des personnes intimes, comme des amis ou un partenaire, se tiennent si proches.

 

  • L’absence de communication non verbale : Dans une rencontre en face à face, nous communiquons de manière naturelle et inconsciente à travers notre gestuelle, notre posture et nos mimiques, et interprétons sans peine les signaux non verbaux. Derrière un écran, il en va tout autrement. La communication non verbale est très faible. Notre cerveau est donc obligé de se concentrer essentiellement sur le discours et de davantage réfléchir pour assimiler les messages. Par exemple, lorsque nous voulons montrer notre approbation, nous acquiesçons de manière très appuyée, par exemple en tendant notre pouce vers le haut pour « liker ».

 

  • L’effet miroir : Une autre grande source de fatigue est le retour caméra que nous apercevons de nous-mêmes sur l’écran. Cet effet miroir nous rend conscients de la façon dont les interlocuteurs nous voient via notre webcam. De ce fait, nous ne focalisons plus uniquement notre attention sur la conférence, mais également sur ce que notre image renvoie. Ce n’est absolument pas naturel comme situation. On s’observe, on s’évalue et fatalement, on est critique envers soi-même, ce qui peut produire du stress et des émotions négatives. Surtout, cela perturbe beaucoup la concentration et nous devons faire un effort pour suivre les propos de nos interlocuteurs.

 

  • La lumière bleue, l’ennemi invisible : Ordinateur, smartphone, tablette… tous nos écrans produisent aujourd’hui de la lumière bleue. Celle-ci est fatigante pour nos yeux qui sont particulièrement sollicités lorsque nous fixons un écran. Une exposition prolongée à la lumière bleue de nos écrans provoque une fatigue visuelle accrue, des maux de tête, des yeux rouges et fatigués, des troubles de la vision, de la sécheresse oculaire, etc.

 

  • Les soucis techniques à répétition : Last but not least, les problèmes techniques sont aussi une source de stress et de fatigue tant nerveuse que physique. Problèmes de connexion, image qui se fige, voix qui se chevauchent ou qui sont entrecoupées de grésillements, son décalé par rapport à la vidéo… Les petits soucis techniques se multiplient souvent lors des réunions. Ils s’ajoutent alors au stress général et font traîner en longueur ces visioconférences usantes pour tout le monde.

 

Comment éviter cette fatigue ?

 

Même si le contexte sanitaire est actuellement plutôt positif et qu’un retour en présentiel semble de plus en plus envisageable, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Aussi, voici quelques conseils simples à mettre en place pour éviter cette « Zoom Fatigue », préserver votre énergie et améliorer votre qualité de vie en télétravail.

 

  • Évitez d’enchaîner trop de visioconférences : Préférez-leur une conversation téléphonique dès que c’est possible. Profitez de la conversation pour vous lever et marcher. Si malgré tout vous enchaînez plusieurs visioconférences sur la journée, veillez à respecter un break de 10 minimum loin de votre écran.

 

  • Faites des micro pauses visuelles : Nous l’avons vu, la fatigue oculaire joue un rôle important dans le taux de fatigue global. Aussi, il est important de laisser régulièrement vos yeux se reposer. Si vous le pouvez, installez votre poste de travail près d’une fenêtre et prenez régulièrement quelques secondes pour regarder au loin dehors.

 

  • Protégez vos yeux de la lumière bleue : De même, sur écran, vos yeux sont hyper-exposés à la lumière bleue. De façon générale, veillez à travailler dans un espace suffisamment éclairé. L’écran ne doit pas être la principale source de lumière, en particulier si vous travaillez tard le soir. Si vous portez des lunettes, il est aujourd’hui très facile d’y faire poser un filtre anti-lumière bleue. Il existe également des filtres anti-lumière bleue pour les écrans.

 

  • Coupez votre caméra: L’une des solutions pour lutter contre « l’effet miroir » est de couper votre caméra tout en restant à l’écoute de vos interlocuteurs. Quitter le mode vidéo est aussi une bonne occasion de s’étirer un peu et de faire quelques pas. Pour montrer que vous restez impliqué dans la réunion, vous pouvez réagir dans le chat ou rallumer votre caméra lorsque vous prenez la parole. Si vous n’osez pas couper totalement votre caméra, vous pouvez toutefois abandonner le mode plein écran, réduire la taille de la fenêtre et, de cette façon, réduire la taille des visages ou encore utiliser un clavier externe afin d’agrandir l’écart entre les visages de vos interlocuteurs et vous-même.

 

  • Bougez : L’un des grands coupables de la « Zoom Fatigue» est l’immobilité presque totale dans laquelle nous plongent les écrans. C’est plus que de la sédentarité, car même assis à son poste, on change souvent de position. Au bureau, on se lève pour aller à la machine à café, en réunion, à la photocopieuse, etc. En visioconférence, on est hyperstatique. Au contraire d’une réunion en présentiel, on ne bouge pas, on ne va pas chercher un café ou un verre d’eau, on ne prend pas de notes sur un tableau. Or, le corps n’est pas fait pour être immobile. Les muscles posturaux toujours contractés de la même façon finissent vite par s’esquinter — en particulier ceux du cou. Les tensions ne tardent pas à apparaître, on respire moins bien, la concentration diminue. Dès que vous le pouvez, levez-vous donc pour faire quelques pas ou des étirements, allez faire un petit tour pendant votre pause de midi, changez de place et de posture durant la journée en fonction de vos tâches.

 

  • Évitez les écrans durant votre temps libre : Avec le télétravail, nous passons en moyenne 70 % de notre temps éveillé devant un écran. Aussi, profitez donc de votre temps libre pour prendre l’air et effectuer des activités loin de tout écran. De même, évitez de traîner sur les réseaux sociaux pendant votre temps de midi par exemple.

 

Besoin d’aide ? Growing Attitude vous accompagne

 

Chez Growing Attitude, nous sommes persuadés que le Covid ne disparaîtra pas sans laisser de traces. Entre la digitalisation de plus en plus rapide et près d’une année et demie de télétravail, nos habitudes de travail vont certainement changer. Il est à prévoir que le télétravail rentre de plus en plus dans les mœurs et les habitudes des entreprises. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi.

Toutefois, le télétravail implique d’envisager autrement la qualité de vie au travail et la gestion des risques psychosociaux. Vous êtes chef d’entreprise, responsable RH, chef de service… et vous sentez qu’une ou plusieurs personnes de votre équipe vont mal ? Vous souhaitez vous faire conseiller par des professionnels pour évaluer ou améliorer le bien-être de vos collaborateurs ? Ou tout simplement vous souhaitez sensibiliser votre personnel ?

Les experts de Growing Attitude, spécialistes depuis 10 ans en bien-être au travail et en gestion du stress, sont là pour vous aider avec une offre sur mesure.

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